Les Cannes
Les cannes pour la pêche au coup 

Il s'agit de cannes ne comportant pas d'anneaux sur lesquelles on ne peut pas fixer de moulinet. 
La canne en bambou de nos grands pères a disparu pour être remplacé par des cannes en fibres de verre ou matériaux composites (carbone). Elles nettement plus légères avec des rigidités et actions au ferrage plus saines et faciles à maîtriser. Malgré un prix plus économique, la canne en fibre de verre est plus lourde que celle en carbone, on évitera ce type de matériau pour les cannes de plus de 6m. Si l'on ne veut pas trop investir dans ce cas il vaut mieux choisir une canne comportant un compromis fibre de verre / carbone (pointe en carbone, éléments intermédiaires mixtes et talon en fibre de verre). 

Seul défaut du carbone : métallique il est très conducteur de l'électricité donc il faut faire très attention à ne pas pêcher à proximité de lignes électriques et, le plus gênant, ne pas pêcher lorsque les orages éclatent car une canne levée attire la foudre en faisant office de "paratonnerre". De trop nombreux accidents souvent mortels ont encore lieu chaque année à cause d'imprudences de ce type malgré les avertissements indiqués sur ce type de cannes.  

Une canne de 6 à 9m est suffisante dans la plupart des cas. Plus la canne sera légère et plus elle sera longue, plus elle sera chère. Il suffit de trouver un juste milieu avec la somme que l'on veut investir et l'utilisation courante que l'on veut en faire (Il n'y a pas besoin d'acquérir une canne de concours hors de prix pour prendre du poisson).  

Attention dans le maniement des cannes avec matériaux composites car les éléments sont assez fragiles (canne à terre sur laquelle on marche par inadvertance !). Mais lorsque l'on a affaire à des cannes de marques suivies (Garbolino, Mitchell,...), il sera possible de commander un élément pour remplacer le morceau endommagé. 

Ne pas trop serrer les éléments de ces cannes au montage au risque de ne plus pouvoir les séparer (ce phénomène étant accentué avec des changements de température en cours de pêche). Si cela arrive éviter de trop forcer tout seul car il y a un risque de casse. Si c'est possible essayer de ramener la canne dans une ambiance à température correspondant à celle du montage. Sinon le truc est d'effectuer ce démontage à deux, chacun prenant un des éléments à deux mains posées à chaque extrémité. En tournant chacun d'un côté de manière progressive on réussit à démonter en évitant la casse. 

Lors du montage des éléments, il faut s'assurer que les deux jointures ne comportent pas de sable ou de terre afin d'éviter une usure par abrasion et d'accentuer ces phénomènes de mauvais serrage. 

On trouvera différents systèmes d'emboîtements pour les éléments d'une canne :
Cannes télescopiques : 
Séduisantes à cause de leur faible encombrement et de la rapidité de montage. Idéal pour une très faible distance ( 2 à 4 m ). 

Au-delà ce n'est pas l'idéal, comme elle ne permet pas de déboîter les tronçons en action de pêche, il faut donc avoir une ligne aussi longue que la canne. Avec des fonds de 1,50m à 3m maximum (c'est ce que l'on trouve en général), le mou de la bannière provoque une mauvaise tenue du flotteur et le ferrage se fait à retardement, donc avec beaucoup de loupés. De plus de par leur structure même, pour des tailles plus longues ces cannes manquent souvent de rigidité et ne permettent pas de bien maîtriser les ferrages. 

On réservera donc ce type de canne pour des pêches dans des étendues d'eau où le fond est suffisamment profond dès le bord de la berge (rivière à courant moyen ou bord abrupt de certains lacs de barrage) ou pour des pêches de friture en surface ou pas trop loin du bord (ablettes, petits rotengles ou gardonneaux, vairons).

Sur ce type de canne il faut bien mesurer le serrage des éléments, ni trop, ni trop peu. L'incident classique est le repliage incontrôlé de tous les éléments lors d'un choc en reposant la canne au sol sur le talon, la vibration se répercutant dans toute la canne. Cela risque de casser ou emmêler la ligne ainsi qu'endommager la canne si cela se reproduit trop souvent.
 
Cannes à emboîtements (inversés ou non) 
Au delà de 4m c'est l'idéal. Elle est plus lourde (mais avec les matériaux composites cela reste léger !) à cause des renforcements des emboîtements, mais elle est beaucoup mieux équilibrée et rigide. Au point de vue encombrement, au rangement tous les éléments se rentrent les uns dans les autres donc pas de différence avec une télescopique. En cours de pêche il est possible de retirer ou ajouter des éléments : pour lancer la ligne au loin et pêcher on ajoutera un ou plusieurs éléments suivant la distance de pêche et la profondeur, on retirera les éléments un à un pour sortir le poisson ou remplacer l'appât. Cela permet de pêcher avec des lignes suffisamment courtes pour éviter le problème de bannière trop longue lorsque l'on pêche au loin.  

En étang ou canal, il faut souvent pêcher à plus de 5m de distance pour avoir des fonds entre 1,50m et 2m, au bord il n'y aura pas suffisamment de fond et le poisson est souvent trop méfiant pour avoir une pêche intéressante. Une canne de moins de 5m sera donc trop juste. Pour ce type de plan d'eau en particulier la canne à emboîtement est préférable et donc conviendra parfaitement pour toutes les étendues d'eau. C'est vraiment la canne universelle adaptable partout.
 
Les scions  
Indispensable, c'est le dernier élément en bout de canne sur lequel sera fixé la ligne. Il a un rôle essentiel au moment du ferrage et lors du travail le poisson en cas de grosse prise.  
  • scion droit plein: c'est celui qui est monté d'office à l'achat d'une canne. Il est en fibre de verre ou en carbone. Le fil est fixé directement dessus à l'aide d'une attache métallique ou d'un caoutchouc siliconé.
  • scion droit creux: en carbone, il peut se monter en option en remplacement du scion plein (coût environ 15 €). Plus rigide, il sera équipé à l'intérieur d'un élastique d'une longueur égale au scion au repos . Il existe en plusieurs tailles pour s'adapter à la résistance du fil utilisé le plus couramment. Le ferrage devra être plus sec et sera assuré en grande partie par le scion. C'est l'élastique qui fera tout le travail lors des prises, en s'étirant en fonction de la taille de la prise et en amortissant les à-coups provoqués par la défense du poisson, l'élasticité fatiguera plus facilement le poisson en diminuant le risque de casse. Grâce à lui on augmentera sensiblement la résistance du fil : avec un fil d'un diamètre de 0,06 mm, d'une résistance moyenne annoncée de 500 à 600g maximum, j'ai réussi à sortir des tanches de 1,6 kg. Avec ce type de scion la ligne devra toujours être plus courte que la canne (de 30 à 40cm minimum) afin de compenser l'étirement de l'élastique lorsque l'on a un poisson au bout de la ligne, sinon il faudra soulever la canne à bout de bras pour sortir le poisson de l'eau ou l'amener à la surface.
  • crosse roubaisienne : élément rigide plus ou moins recourbé d'une quinzaine de centimètres, il remplace le scion. De par sa rigidité il permet un ferrage rapide mais il a le désavantage de raccourcir la canne. Elle est déconseillé avec une canne télescopique plus souple, car de par son poids il provoque un oscillement qui la déséquilibre. L'emploi d'un élastique amortisseur est indispensable sinon c'est la casse à tous les ferrages.
La crosse classique a l'inconvénient de l'élastique qui pend en bout de canne et offre une prise au vent avec un risque d'emmêlement lors des décrochages de poisson. Une version avec élastique intérieur existe évitant ces deux derniers inconvénients. J'utilisais ce type de crosse jusqu'il y a une dizaine d'années, l'arrivée des scions droits creux en carbone d'un coût abordable m'a fait abandonner ce type d'équipement car on a les avantages de la crosse roubaisienne sans ses inconvénients.